Amies, amis ! Vous êtes tous poètes, mais vous ne le savez plus !
Aujourd'hui, Hortense prône le retour en grâce des poètes et de la poésie !
Imprégnez à nouveau votre existence de toutes les beautés de l’univers (Mme de Staël) ! Sachez trouver, comme le disait Hugo, le monde idéal sous le monde réel, accoutumez vos yeux à chercher le meilleur dans ce qu’il y a de pire ou de médiocre.
La poésie filtre la quintessence des choses. Le poète la digère, l’interprète. Le lecteur s’en délecte. En ces temps un peu mornes, entendre la douce musique de mots mûrement choisis, connaître le plaisir, l’étonnement, la subjugation de tirades fabuleuses, courtes et efficaces, en lisant simplement quelques lignes, n’est-il pas précieux ?
En plus, la poésie est écologiquement correcte! Moins de mots, plus de sens, des pages en moins, donc plus d’arbres dans les forêts….et dans les forêts, sous les branches, on rêve, et quand on rêve on est déjà poète….
« Poète est celui-là qui rompt avec l’accoutumance. »
Saint-John Perse (1887-1975)
« Les grands poètes et les grands artistes ont pour fonction sociale de renouveler sans cesse l’apparence que revêt la nature aux yeux des hommes. »
G. Apollinaire (1880-1918)
Hortense espère donc vous offrir quelques instants de bonheur :
Le pin des Landes
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
Théophile Gautier (1811-1872)
L'Oustaou*
Au fond les mimosas, les embrunts les balayent,
Ils bruinent au lointain mais cherchent le soleil.
Dans un océan vert, jonché d'âcres aiguilles,
Les jeunes pins insouciants qui pérorent et frétillent.
Sur une branche un peu lasse, un vieux geai braille encore,
Son cri d'après carnasse, refroidit le décor.
L'écureuil flamboyant descend de sa tourelle,
Et fait fuir en chantant les frêles tourterelles.
Mon pied, en avançant, fait craquer les brindilles,
Les pignes, les broussailles, les fougères en guenilles.
Ce froissement de feuilles sur la terre sablonneuse,
Enterre les frimas de saisons rigoureuses.
Tout juste émerveillés par les chaleurs nouvelles,
Les genêts délicats se préparent au réveil,
Et songent qu'un beau jour ils pareront aussi
De leurs pétales d'or les forêts endormies.
Hortense( poétesse à ses heures et ça fait du bien ..........)
*la maison (en landais)
commenter cet article …