Saori Jo a déjà séduit les scènes anglaises, écossaises et allemandes et c'est en France, son pays de naissance, qu'elle s'arrête maintenant pour la sortie de son premier album "Home 2.17 a.m".
"Home", parce que cet opus fut enregistré chez elle par Doug Cook (Jeff Beck, Cali, Axel Bauer...) et donc dans une ambiance très particulière et totalement perceptible à l'écoute. Rien de péjoratif à cela, le son Saori Jo est au contraire d'une fluidité et d'une proximité presque désarmante. On se laisse emporter sans jamais forcer dans ses ballades pop-rock aux influences multiples, et sa voix forte et cristalline nous ramène souvent aux accents particuliers d'une Kate Bush ou d'une Tori Amos moins écorchée vive !
Elle écrit ses textes et chante dans la langue de Shakespeare, vous invite dans son intimité avec la pudeur qu'il faut pour la rendre vite attachante et le talent qu'il faut pour la faire rentrer dans la vôtre !
Hortense : Quelles furent les prémices de cette carrière musicale ?
Saori Jo: La musique est une passion dans ma vie avant d'être devenue un métier. J'ai toujours su que je voudrais y consacrer ma vie. Lorsque j'étais enfant je rêvais d'être au piano sur une grande scène avec un orchestre philharmonique, je faisais alors de la musique classique. J'ai commencé à composer lorsque j'avais 11 ans. J'écrivais des histoires et j'imaginais leur musique comme si c'était des films. C'était mon monde imaginaire. Je n'ai tout simplement jamais perdu de vue ce rêve.
H : Un mentor ?
SJ : Parmi les personnes qui m'ont guidées, une a été déterminante. J'ai rencontré Miguel Ruiz qui m'a mise sur la voie. Mentor, Directeur Artistique, c'est lui qui m'a appris à travailler en studio, à gérer mon travail scénique et à ne pas me disperser.
H : Hormis l'influence de vos repères musicaux anglophones, avez-vous l'impression que composer dans cette langue vous permet de mieux exprimer vos sentiments ou simplement de toucher un public plus vaste ?
SJ : Chanter en anglais c'est permettre à des gens d'origines diverses de comprendre les textes. On traduit plus facilement de l'anglais qui est une langue universelle, surtout dans la musique. D'autre part mes parents m'ont offert cette culture musicale anglo-saxonnes, en écoutant toute la mouvance Hippy Psychédélique et Protest song et je suis d'origines pluri-culturelles, j'avais donc le choix... j'ai choisi, en citoyenne du monde, une langue universelle.
H : 3 albums fétiches, 3 titres fétiches ?
SJ : The Meddle de Pink Floyd
The Seldom Seen Kid de Elbow, with the BBC Concert Orchestra
Grace de Jeff Buckley
H : L'album est très abouti pour un début, les thèmes sont différents et réfléchis et l'on sent un véritable désir de "coller" à votre public, c'est quoi le bon mix "Saori Jo" ?
SJ : Ni trop de sel, ni trop de poivre, un peu de miel sans oublier le vinaigre. Une touche de Jasmin, ne pas trop remuer. On doit distinguer chaque saveur, voyager, cela doit raconter une histoire. J'essaye de ressentir les choses et d'y prendre plaisir avant de les livrer.
H : Comment vit-on la création d'un album façon Home-concept ?
SJ : C'est très excitant ! Je me suis sentie cent fois plus impliquée ! Enregistrer, travailler les photos de l'artwork, sur sa colline entourés de ses amis, des chats qui parvenaient à dormir pendant les prises de batterie, d'une bonne table, de longues discussions, tôt le matin et tard dans la nuit. J'ai l'impression de ne pas avoir dormi pendant ces 2 semaines. C'est inoubliable !
H : Le succès sera certainement au rendez-vous, continuerez-vous le Home-concept ?
SJ : Oui ! Ayant déjà fait l'expérience d'aller enregistrer dans plusieurs studios, je ne peux que confirmer ma préférence. Je n'ai jamais autant apprécié ces expériences que celle d'être chez moi avec toute les conditions réunies pour être parfaitement détendue et désinhibée. Je passe de longues heures dans mon propre home studio à composer. Il y a un état d'esprit empreint par ce concept qui s'inscrit dans mes chansons.
H : Est-ce que la mode vous intéresse ? Dans quel style de vêtements vous sentez-vous bien ?
SJ : J'aime les mélanges improbables... couleurs ou matières, un peu comme dans la musique, j'aime le mariage auquel on ne s'attend pas mais qui est soigneusement réfléchi et... avec harmonie tout de même !
H : (en référence au premier titre issu de l'album) Accroc au chocolat ?
SJ : Je n'aimais pas plus que ça le chocolat avant d'écrire la chanson "Some Chocolat". A vrai dire à chaque concert que nous faisons en Allemagne un petit garçon issu d'une famille qui fait partie de notre fan club allemand, m'apporte du chocolat à chaque sortie de scène, je me suis sentie obligée de le manger, du coup... c'est à cause de lui si je suis devenue addict et... c'est devenu une faiblesse... surtout celui de pâques... en forme de lapin...